top of page

Il était une fois Thanjavur Heritage

 

En juillet 2000, à l’issue de mon arangetram à Thanjavur, mon enseignant, m’a donné pour mission d’ouvrir une école de danse quand je serais rentrée en France.

Les mots prononcés ont été sans alternative :

 

« Ne pas transmettre, c’est un attentat contre Dieu même. La tradition ne peut être gardée pour soi. Qui es-tu pour avoir reçu sans donner ensuite ?» De plus, les astres consultés en Inde  à chaque étape de la vie pointaient cette mission et la petite histoire qui suit a validé ce que les astres avaient dit :

 

Le lendemain de mon arangetram une petite fille tamoule est venue demander des cours à mon enseignant parce que ce qu’elle avait vu de ma danse lui avait donné le goût de cet art. Ainsi, La même histoire que la mienne se répétait, la chaîne de la transmission continuait inexorablement. J’ai du psalmodier mes premiers rythmes et les scander avec le bâton et le socle de mon enseignant sous le regard ferme et ému de sa famille.

 

A mon retour en France, forte de cette expérience, et par pure obéissance, j’ai fondé l’association Thanjavur Heritage.

 

Progressivement, j’ai mesuré qu’il ne s’agissait pas que d’un enseignement  millénaire de danse mais aussi d’un enseignement de vie.

Mon objectif dans ma transmission allait au-delà de la technique du Bharata Natyam et des chorégraphies.

Je devais donner aux élèves tout ce que j’avais assimilé en Inde : sur le plan de mes cours de danse mais aussi sur le plan culturel, sans dissocier la danse de la vie, et ceci en étant en France, sans l’Inde autour de nous.

Laisser cependant à mes futurs élèves la liberté d’embrasser le Bharata Natyam dans le respect de ce qu’ils sont ici, sans avoir obligatoirement de connaissances particulières dans ce domaine. Garder la notion de plaisir mais aussi celle de discipline.

 

Se nourrir d’une culture profonde comme celle de l’Inde, l’assimiler, la transformer et enfin la transmettre en France, demande du temps, de la remise en question, de l’adaptation sans jamais céder à la facilité des compromis.

La manière d’enseigner plus encore que ce que j’enseigne est le coeur de ma transmission. Mon guide est la joie éprouvée, c’est elle qui me donne le souffle de continuer à 10 000 km de Thanjavur, seule.

Un certain maître intérieur a du trouver sa place né du disciple que j’ai été et continue d’être à chaque voyage en Inde du Sud, pour la danse.

 

J’ai alors décidé de déménager de Paris dans le Vexin Français.

Après une année passée en Inde, un autre rythme de vie s’est imposé avec le désir d’être en harmonie avec mon environnement  pour me recentrer, de laisser émerger patiemment la personne que j’étais devenue sans contradiction avec la personne que j’étais avant cette immersion en Inde.

 

L’association Thanjavur Heritage est née en 2001, avec des cours de Bharata Natyam hebdomadaires, selon la tradition de Tanjore en hommage à Guru Kittappa Pillai et aux familles de maitres qui m’ont accueillie.
Assez vite des enfants, de plus en plus jeunes sont venus, demandant à être enseignés parce que leurs mamans venaient aux cours.

J’ai du créer une pédagogie.

Les classes des Babichoux (moins de 3ans) et des Babars (après 3 ans) ont vu le jour.

Je suis ainsi devenue une spécialiste de la transmission du Bharata Natyam auprès des enfants.

 

Depuis maintenant 15 ans, les cours se sont succédés :

Chaque année a été différente, accueillant des nouveaux élèves, faisant progresser les anciens. Au fil du temps un noyau s’est constitué avec des petits grandissant, des adultes devenant plus expérimentés. Puis, certains sont partis, d’autres sont revenus, des nouveaux se sont engagés encore plus fort que les premiers.

 

Une pulsation vivante a permis de garder le rythme des ces cours, en étant au plus près de la tradition indienne et des élèves occidentaux.

J’ai beaucoup appris de mes élèves. Ma danse s’est enrichie et nourrie de cette transmission, qui est un but et un chemin.

Elle s’est humanisée aussi quittant la seule sphère des divinités hindoues.

 

J’ai compris intimement l’ordre de transmettre qui m’avait été imposé, sans cet ordre, je ne me serai jamais autorisée à enseigner.

 

BHARATA NATYAM

bottom of page